La Pomme est pourrie, mais pas l'album.
Deux ans après son premier album "The Hunger For More", consacré par un disque double platine, Lloyd Banks revient avec un deuxième essai nommé "Rotten Apple" (littéralement la "Pomme Pourrie"), en référence au surnom de New-York "Big Apple" dont Banks est originaire. Un deuxième opus plus sombre et plus travaillé selon les propres termes du MC New-Yorkais, qui a d'ailleurs installé son propre studio d'enregistrement dans son quartier natal du Southside Jamaica Queens afin de préparer au mieux cet album. Un album très attendu par les fans du G-Unit.
L'album commence fort avec la track éponyme "Rotten Apple", où Banks pose ici en compagnie du Général 50 Cent et du MC de Queensbridge Prodigy, de Mobb Deep. A l'écoute de cette première track, on a l'impression d'une certaine amélioration des talents de rappeur du lieutenant de 50 (une voix moins irritante, un flow moins soporifique et plus affiné, des lyrics toujours bien soignées). La deuxième track "Survival" vient confirmer cette impression.
Premier avantage de cet album : les guests, à la fois G-Unit et hors G-Unit, sont très divers. Tout d'abord, ce qui fut étonnant était de voir en tant qu'invités des légendes du Hip-Hop que sont le "God MC" Rakim, le "King Of The South" Scarface, ainsi que le duo de Memphis 8-Ball-MJG. Toujours dans les grands guests, on retrouve le célèbre chanteur de Soul Musiq Soulchild qui vient poser sa belle voix sur l'efficace Addicted, produit par le célèbre producteur J.R. Rotem (AKA "The White Dr Dre"), ainsi que la talentueuse Keri Hilson (la jeune protégée de Timbaland), qui est au refrain du très beau et très mélodieux "Help", une escapade R&B dans lequel Mr Blue Hefner s'en sort très bien. Du côté du G-Unit, les guests ne sont pas en reste. 50 Cent fait trois bonnes prestations sur l'album, à savoir "Rotten Apple", les très bons singles "The Cake" et "Hands Up", qui est l'unique banger de l'album et qui succède ainsi à "On Fire" sur "Hunger For More". Le duo de QB Mobb Deep s'affirme tout aussi brillant sur un "Get Clapped" bien sombre, où Banks retrouve ici Prodigy en compagnie cette fois de Havoc, sur cette excellentissime track produite par Needlz qui convient parfaitement au style de Banks. Le "Talk Of New York" Tony Yayo est présent aussi sur "NY NY", une très bonne track à l'instru très orientale, produite par Eminem (qui produit ici la troisième track de l'album), une track dans laquelle Banks vient ici représenter sa ville New-York, le seul bémol de cette track peut venir du fait que Tony Yayo soit un peu fantomatique dans son (tres) court mais néanmoins bon couplet.
Après plusieurs écoutes, on peut se dire que l'album est vraiment très bon, mais la perfection n'existant pas dans ce monde, il reste toujours quelques points noirs à percer. Le premier bémol vient sans doute de certaines productions assez répétitives et qui peuvent ennuyer la plupart du temps, comme cela peut être le cas de "Playboy 2", Make A Move", "Stranger", "Change" ou encore "Gilmores". Et puis l'autre inconvénient pourrait venir du fait des guests, la track qui laissera sans doute un sentiment très mitigé sera "Iceman" malgré la présence des sudistes Scarface,, 8-Ball-MJG et Young Buck. Un autre regret dans l'album, le morceau "You Know The Deal" qui, à la place d'un vrai featuring de Rakim, n'utilise qu'un court sample du vétéran de NY pour le refrain. Toutefois, ce regret s'oublie très vite grace a la qualité de la track, où Banks colle parfaitement son flow et ses lyrics à l'instru. Toujours du côté des points positifs et des surprises, on remarque la présence inattendue de 9th Wonder à la production du magnifique "One Night Stand" où, encore une fois, Banks se montre très talentueux sans pour autant dénaturer le style du beat-maker des Little Brother.
En conclusion, Lloyd Banks nous livre ici un second album très satisfaisant malgré quelques défauts. Sans parler de maturité artistique, Banks nous a montré qu'il a évolué et il a ainsi imposé son style. Malgré son échec commercial (par rapport à son premier album), "Rotten Apple" a au moins eu le mérite de montrer que le G-Unit était capable de faire autre chose que de la musique ultra mainstream, ce qui est un très bon point.
1. Rotten Apple (feat 50 Cent & Prodigy)=====>8/10
2. Survival=====>8/10
3. Playboy 2=====>3/10
4. The Cake (feat 50 Cent)=====>8.5/10
5. Make A Move=====>6.5/10
6. Hands Up (feat 50 Cent)=====>8.5/10
7. Help (feat Keri Hilson)=====>9/10
8. Addicted (feat Musiq Soulchild)=====>8/10
9. You Know The Deal ("feat" Rakim)=====>9/10
10. Get Clapped (feat Mobb Deep)=====>9/10
11. Stranger=====>4/10
12. Change=====>8/10
13. NY NY (feat Tony Yayo)=====>9/10
14. One Night Stand=====>9/10
15. Iceman (feat Young Buck, Scarface & 8-Ball)=====>6.5/10
16. Gilmores=====>8/10
Note totale : 15.25/20
NOTE FINALE : 15/20